Redonner de la visibilité économique pour se projeter et reconnaître le travail des agriculteurs.
Nul ne peut concevoir l’attractivité des métiers agricoles sans assurer des perspectives économiques durables aux femmes et hommes qui font vivre l’agriculture au quotidien. Alors que les résultats courants avant impôt (RCAI) des entreprises agricoles sur 10 ans s’établissent à 29 500 euros rapportés à l’actif non salarié, et que certaines filières, comme l’élevage bovin, comptent une personne sur quatre sous le seuil de pauvreté, la question du revenu agricole demeure centrale pour continuer à investir dans de nouveaux projets en agriculture. Si les récentes lois EGALIM 1 et EGALIM 2 formulent une réponse ambitieuse de rééquilibrage des rapports de force commerciaux au profit des producteurs, les pouvoirs publics doivent continuer à agir avec urgence sur deux volets : s’assurer du bon partage de valeur au sein de la chaine alimentaire et desserrer durablement les carcans qui affectent les facteurs de production en agriculture et freinent nombre de projets. Sur ce dernier point, la direction générale du Trésor estime que 70 % de l’érosion de l’excédent commercial agricole s’explique par un effet de compétitivité négatif qui trouve principalement sa source dans des niveaux de charges plus élevés en France que dans les autres pays européens et une nette tendance à la surrèglementation. Le prochain quinquennat doit avoir pour objectif de permettre aux agriculteurs de reconquérir la valeur ajoutée créée sur leurs productions, toutes filières confondues, afin de redonner à ce secteur essentiel la visibilité économique nécessaire pour se projeter et enfin reconnaitre, à sa juste valeur, le travail des agriculteurs au service de la Nation.